Bertry : poursuivi pour avoir asséné des coups de barre de fer à sa chienne
jeudi 07.04.2011, 05:08 - La Voix du Nord
Chanel, chienne de race Beagle, a reçu des coups de barre de fer le soir du 18mars. Elle est aujourd'hui à la SDA.
| SÉVICES SUR ANIMAUX |
Suffisamment rare pour être remarqué ? C'est en tout cas ce que laisse entendre Sophie Binkowski, figure de la société de défense des animaux (SDA) d'Estourmel. Le 20 mai 2011 se tiendra au tribunal de Cambrai le procès d'un Bertrésien de 25 ans,
poursuivi pour « sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif ». Une « première », ou presque, dans la mesure où « des animaux domestiques victimes de sévices, il y en a beaucoup, mais on ne retrouve pas toujours les auteurs », note-t-elle. En conséquence, ils sont donc rarement poursuivis. Mais pas cette fois-ci : ce père de famille, propriétaire d'un couple de chiens de race Beagle, un mâle et une femelle - baptisés Dior et Chanel - a été interpellé le soir du 18 mars par les gendarmes de la brigade de Clary-Busigny. Pour un homme de goût, si l'on en croit les prénoms choisis, ce qu'il était apparemment en train de commettre n'est pas très chic : selon nos informations, il aurait administré des coups de barre de fer à Chanel, quatre ans.
Ce sont des témoins qui ont donné l'alerte. Ce qui est, finalement, peut-être aussi suffisamment rare pour être souligné.
« Des gens ont entendu les aboiements de l'animal, de plus en plus fort », précise-t-on. Ces riverains ont donc tenté de savoir ce qu'il se passait, et ont distingué les coups répétés assénés à l'animal. « On ne pouvait pas laisser faire cela », diront-ils.
Dès lors, les gendarmes ont été alertés. Et une fois sur place, ont constaté ce qu'il en était : Chanel, blessée au crâne, gisait la gueule dans le sang. « On croyait qu'elle n'allait pas survivre », dira-t-on. Mais le lendemain, Chanel a été emmenée, par la compagne du suspect, chez le vétérinaire, qui a soigné la bête et lui a notamment appliqué des agrafes sur le crâne et l'épaule. Un traitement a également été administré pour oxygéner le cerveau. Puis le chien et son complice, Dior, ont été placés à la SDA, qui n'a pas réfléchi à deux fois avant de porter plainte.
De son côté, le propriétaire, lui aussi placé, mais en cellule de dégrisement car alcoolisé au moment des faits, a été interrogé, et aurait reconnu les faits. Il a donc écopé d'une convocation devant la justice pour le mois de mai. Sa peine sera-t-elle exemplaire ? Il encourt une peine maximale de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
Jusqu'au procès, Dior et Chanel, doivent rester à la SDA. Ils pourront être candidats à l'adoption une fois le procès terminé, et selon la décision de justice. « À présent, Chanel se porte bien mieux, commente pour finir Sophie Binkowski. À son arrivée, dès qu'elle voyait entrer quelqu'un dans le chenil, elle se coinçait systématiquement dans le fond du box en hurlant. » •
M. R.
